Le français EDF discute toujours avec le gouvernement polonais du développement du nucléaire

Quels sont les moments forts de votre visite en Pologne ?

Je suis heureux d’être en Pologne pour continuer à renforcer notre partenariat. En tant qu’EDF, nous y sommes présents depuis 25 ans dans différentes dimensions de notre métier, comme les énergies renouvelables et les services énergétiques. La Pologne est un pays important pour EDF. Nous avons des perspectives de coopération avec le gouvernement polonais dans le développement de l’énergie nucléaire, et c’est l’un des principaux objectifs de ma visite ici.

Vous avez rencontré le Premier ministre Mateusz Morawiecki. De quoi parlaient ces conversations ?

Le processus décisionnel concernant les centrales nucléaires polonaises s’accélère. Nous voulons être présents à chaque étape. Nos conversations avec le gouvernement sur la manière dont nous pouvons contribuer au processus de décarbonation du secteur énergétique polonais. Nous avons la technologie pour le faire – c’est l’énergie nucléaire – et personne n’a plus d’expérience que nous dans ce domaine. EDF a la particularité d’être la seule entreprise en Europe à concevoir, construire, exploiter et entretenir plus de 60 réacteurs nucléaires, dont les réacteurs de troisième génération que nous exploitons actuellement avec nos partenaires. Nous souhaitons partager cette technologie avec la Pologne et conclure un partenariat qui, grâce à l’énergie nucléaire décarbonée, aidera la Pologne à atteindre une sécurité énergétique à long terme, tout en étant indépendante dans l’approvisionnement en charbon ou en gaz. Cela s’inscrirait dans le cadre du partenariat européen car de nombreux pays réalisent aujourd’hui que la présence du nucléaire dans leur mix énergétique est essentielle pour leurs stratégies de sécurité d’approvisionnement et de décarbonation. L’entretien avec le Premier ministre polonais portait sur l’implication actuelle d’EDF dans ce processus sur la Vistule. Nous considérons également la Pologne comme un pays profondément industrialisé et nous souhaitons créer un partenariat industriel qui contribuera à construire une chaîne d’approvisionnement européenne pour toute l’Europe dans le domaine de l’énergie nucléaire.

Où en sont les négociations franco-polonaises sur le prochain, troisième emplacement de la centrale ?

Le choix de la troisième place est la décision du gouvernement polonais. Nous avons de nombreuses discussions avec nos partenaires polonais à tous les niveaux, couvrant toutes les questions, de la technique à l’environnement et enfin financière. Bien sûr, je ne peux pas encore parler des détails des pourparlers.

EDF a été le premier entrepreneur à présenter une première offre au gouvernement pour la construction de centrales nucléaires. C’était en 2021. Y a-t-il eu des changements dans l’offre depuis ?

Comme je l’ai mentionné plus tôt, nous sommes constamment en pourparlers avec le gouvernement polonais, qui sert de partenaire industriel, avec des explications et des réponses concernant les aspects de notre offre, afin que le gouvernement puisse prendre la décision la plus appropriée pour la Pologne. Cependant, les principes de notre offre n’ont pas changé. Cela concerne par ex. une offre financière dont l’État français est responsable. En attendant, nous poursuivons nos programmes industriels en France et au Royaume-Uni. Bretagne. Nous espérons que la Pologne sera le deuxième partenaire continental avec lequel nous construirons ce partenariat industriel de long terme en Europe. Pour répondre directement à votre question – notre offre 2021 est toujours valable, cependant EDF est prêt à approfondir et accélérer encore nos discussions. D’où ma visite à Varsovie.

Rappelons donc les éléments de l’offre française, ou du moins ce qui peut être révélé…

Dans le cadre de l’offre initiale du « Programme polonais pour l’énergie nucléaire », nous avons proposé quatre à six réacteurs nucléaires EPR d’une puissance totale pouvant atteindre 10 GW. L’offre couvrait l’ensemble du programme. Les hypothèses du gouvernement polonais ont légèrement changé, mais notre offre reste valable malgré le choix d’un partenaire en premier lieu. Il est adapté aux centrales nucléaires suivantes du programme. D’où notre dialogue constant avec les autorités polonaises. Nous avons récemment organisé plusieurs ateliers, l’un sur le financement des nouvelles centrales nucléaires et l’autre sur les retours d’expérience dits – expérience acquise lors de la construction des deux premiers réacteurs EPR (génération III+) en Europe et progrès déjà visibles dans la construction des la centrale nucléaire de Hinkley Point C en Grande-Bretagne. Bretagne. Nous avons également organisé des ateliers avec Polskie Elektroownie Jądrowe sur la sélection de sites à l’intérieur des terres, un processus actuellement en cours en Pologne.

Régine Martel

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