La France autorisera-t-elle la modification génétique des embryons et des chimères ?

Elle est controversée car elle autorise l’avortement pratiquement jusqu’à la naissance en raison de « l’anxiété psychosociale » de la mère et introduit la fécondation in vitro pour les couples lesbiens et les femmes célibataires. La loi contient également une proposition macabre visant à autoriser la modification génétique des embryons et la création de chimères. Ce problème est ignoré dans le débat public.

L’hebdomadaire catholique Famille Chrétienne a consacré une attention particulière à ce sujet inquiétant, en publiant un vaste dossier sur les chimères et les expériences avec des cellules souches embryonnaires. Il est rappelé que la législation française interdit actuellement de telles pratiques. Si la nouvelle loi de bioéthique était approuvée dans sa version actuelle, « elle permettrait la modification d’un embryon humain par adjonction de cellules d’autres espèces », souligne Jean-René Binet, professeur de droit à l’université de Franche-Comté. Le but de la création de chimères animal-humain est, entre autres, la production d’organes humains destinés à être transplantés chez des animaux. Ce projet est encore plus hypothétique, mais il alerte sur les limites bioéthiques de plus en plus repoussées. Entre autres, il est convaincu de son efficacité et de sa validité. Prof. généticien japonais. Hiromitsu Nakauchi.

Le père Brice de Malherbe, qui s’occupe des questions de bioéthique au Collège Bernardine de Paris, lieu de rencontre et de dialogue entre le christianisme et le monde moderne, rappelle que le problème éthique est, entre autres, la destruction des embryons humains, qui se produit dans les expérimentations. avec des cellules souches embryonnaires. « Il ne peut jamais être éthiquement permis de détruire un être humain à quelque stade que ce soit de son développement, même s’il s’agit de produire des organes destinés à une transplantation », souligne le Père. Malherbe. Il souligne que de nombreuses réserves sont également émises quant à la confusion entre humains et animaux, qui peut conduire à des chimères. « Cela reviendrait à franchir une frontière qui doit être protégée. Il s’agit de la spécificité de l’homme », explique Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche à l’association Aliança para a Vida (Alliance Vita). Pour le professeur de droit Jean-René Binet, autoriser les chimères pose avant tout la question de « l’humanisation » des embryons animaux. Le scientifique se demande « à partir de quel pourcentage de cellules humaines incorporées dans un embryon animal pourra-t-on considérer que l’animal est devenu si proche de l’humain qu’il va effectivement le devenir ? De nombreux scientifiques préviennent que si la structure chromosomique d’un embryon animal est altérée par l’introduction de cellules humaines, la nature même de l’embryon risque d’être transformée. Par exemple, si l’on veut transformer un embryon animal en foie humain, rien ne garantit que ces modifications n’affecteront pas le cerveau ou le développement neurologique de l’animal, au point même de lui donner une conscience humaine ou la capacité de parler.

Un bioéthicien du Bernardine College nous rappelle que nous ne pouvons pas succomber à la rhétorique imposée selon laquelle ne pas adopter la loi sur la bioéthique actuellement en discussion équivaudrait à ce que les législateurs imposent des limites à la science. Il souligne que tout ce qui est techniquement possible ne devrait pas être testé. « Ce thème soulève des questions sur notre relation avec le monde animal et avec toute la Création », souligne le P. Malherbe, soulignant qu’il faut s’éloigner de la logique associée à la vision d’une autonomie humaine illimitée. Tout ce qui est techniquement possible n’est pas éthiquement et moralement digne et permis.

Josée Perreault

"Introverti certifié. Fanatique d'Internet dévoué. Troublemaker subtilement charmant. Penseur."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *