Défaite en France : comment s’organise la scène politique pour le second tour

PARIS S’ils imaginaient le résultat, ils feraient ceci premier touraucun d’eux ne se jetterait dans course à l’Elysée. socialiste Anne Hidalgo et conservateur Valérie Pécresse ont réalisé les pires scores de l’histoire de leurs matchs. Ultra gauche Jean-Luc Mélenchon, qui espérait rassembler toute la gauche autour du « vote utile », est resté aux portes du vote. Quant à l’écologiste Yannick Jadot l’ultranationaliste Eric Zemour, place un réel espoir dans ce premier tour. Aujourd’hui, on en voit beaucoup au pied du mur, ils ont été obligés de payer des frais énormes pour leurs campagnes de leur poche.

Les résultats de dimanche n’étaient pas surprenants compte tenu de la dynamique et des enquêtes de ces derniers mois. Mais la déception des vaincus est difficile à accepter et promet un changement radical non seulement dans la géographie politique française mais aussi au sein des partis traditionnels. Par dessus tout, car la distance entre les trois premiers et les autres candidats est abyssale, avec une différence d’environ 15 points entre le troisième Jean-Luc Mélenchon et le quatrième Eric Zemmour.

Des partisans du candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour vendent des tee-shirts et des casquettes avant le premier rassemblement préélectoral du candidat le dimanche 5 2021 à Villepinte, au nord de Paris.

Comme Mélenchon, ses militants ont cru jusqu’au bout. Mais le candidat d’extrême gauche s’est retrouvé sur le plus dur, troisième. Pire encore, Ipsos-Sopra Steria estime avoir recueilli 22,2 % des suffrages, le meilleur résultat de son élection présidentielle tripartite France Insumisa (18,58 % en 2017, 11,10 % en 2012). . Le meilleur tribun de la campagne a cru en vain et misé sur un « vote utile » contre l’extrême droite de Marine Le Pen, une voix qui devait aussi attirer toute la gauche aux urnes : des écologistes aux socialistes.

Avec un gain de seulement 4,8% des suffrages, ce qui la place à la cinquième place, la conservatrice Valérie Pécresse ne sera pas présente au second tour. Pourtant, la campagne du candidat républicain (LR) a bien commencé. L’actuel président de la région Ile-de-France, soutenu par des primaires de droite réussies, devait se présenter jusqu’à la mi-janvier avant de commencer à décliner. Il y avait plusieurs raisons : erreurs dans son discours –parfois violemment à droite, parfois étonnamment progressiste ; le silence de l’ancien président Nicolas Sarkozy, le fondateur de LR, qui ne l’a jamais soutenu ; la virulence des militants de la maçonnerie qui en ont fait la cible principale, mais surtout la décision de plusieurs personnalités importantes de son parti de rejoindre le parti de Macron.. Des désertions, qui pourraient se multiplier à la veille des élections législatives de juin prochain, et qui ont déjà commencé à agiter les chefs de parti à propos de la nécessaire reconstruction du parti.

Pourtant, ce premier tour n’a pas été qu’un désastre politique pour Valérie Pécresse. A titre personnel et dans le cadre de la nouvelle loi sur le financement des campagnes, qui n’a pas recueilli 5% des suffrages, le candidat LR supporte une grande partie des frais sur ses propres ressources : 7 millions d’euros, le cas échéant. Sa formation a annoncé sa décision de travailler avec deux millions. Pecresse a immédiatement lancé un « appel urgent » aux militants pour qu’ils retirent cinq autres millions d’ici le 15 mai, que le candidat a reçus grâce à un prêt bancaire.

En France, les dépenses de campagne électorale ne sont pas illimitées. Conformément à la loi, le plafond est porté à 16,8 millions d’euros pour les candidats se présentant au premier tour et à 22,5 millions d’euros pour deux aux élections. Le remboursement des frais s’effectue en fonction du nombre de voix obtenues. Lorsque le candidat passe en dessous de 5%, l’Etat délivrera au premier tour un montant correspondant à 4,75% du plafond autorisé. Donc 800 000 euros. Pour ceux qui ont reçu plus de 5 % mais qui n’ont pas été éligibles au vote, le remboursement atteint près de la moitié du plafond des dépenses éligibles. Soit 47,5 % (environ 8 millions d’euros). Il en sera ainsi pour Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour, qui ont recueilli 7,2 % des suffrages. Dans le cas d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen présents au second tour, l’indemnité s’élèvera à environ 10,7 millions d’euros.

Une véritable claque pour le parti et pour Anne Hidald, la candidate du Parti socialiste (PS) à ce premier tour, n’a obtenu que 1,7 % des suffrages et s’est classée 10e sur 12 participants. Le PS n’a jamais essuyé un score aussi dégradant à la présidentielledans laquelle le Parti communiste a obtenu plus de voix que le PS grâce pour la première fois depuis 1969. Fabien Rousselqui a atteint 2,3 %.

Pour cette raison, les instances du parti ont immédiatement commencé à discuter des préparatifs de l’avenir et à étudier les conditions du rassemblement de la gauche en vue des élections législatives. D’un point de vue financier, même si le PS peut avoir des difficultés, selon son premier secrétaire Olivier Faure, il est loin de la faillite : « Nous n’avons pas eu besoin de contracter un prêt. Nous finançons nous-mêmes la campagne, il n’est donc pas nécessaire de rembourser une quelconque dette. »expliqua-t-il avec soulagement.

Ce ne sera pas comme ça Yannick Jadot, le vainqueur de la primaire écologiste en septembre dernier, qui n’a recueilli que 4,7% des suffrages dimanche, alors que selon les sondages il tournait autour de 8%. Jadot, qui a provoqué une « situation très critique » pour son parti Europe Ecologie les Verts depuis dimanche, a appelé les militants à « soutenir financièrement l’organisation pour continuer à se battre ». Selon Julien Bayou, son secrétaire général, le parti a besoin de lever « 2 millions d’euros dans les cinq prochaines semaines » pour surmonter le mauvais moment.

Alaire Boivin

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