Emmanuel Macron critique les paiements ponctuels

Emmanuel Macron a amorti les chocs sur les prix de l’énergie à la française : 38 millions de ses compatriotes ont reçu un versement unique de 100 euros, la plupart peu avant Noël. Il doit être viré directement sur un compte bancaire, « aucune demande requise », comme l’a annoncé jeudi soir le Premier ministre Jean Castex. Il semble difficile pour le chef du gouvernement de trouver un terme approprié pour le prix spécial, il a basculé entre « compensation d’inflation » et « compensation pour la classe moyenne ». Tous les Français dont le salaire net est inférieur à 2000 euros par mois devraient toucher 100 euros. Ils gagnent de l’argent même s’ils n’ont pas de permis de conduire ou de voiture.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé vendredi qu’environ 1,7 million des 2,7 millions d’étudiants français recevront également l’argent. 100 euros ne devraient pas être taxés. Le gouvernement évalue la dépense à 3,8 milliards d’euros. A l’instar de la présentation des taux plafonds du gaz et de l’électricité fin septembre, le Premier ministre a été discret sur le financement détaillé. Les actions du président Macron en tant que « Père Noël de la nation » ont été critiquées par l’opposition. La critique la plus fréquente est qu’il y aura des élections dans six mois et que Macron fera campagne aux frais des contribuables.

Détournement politique ?

Le président était avant tout animé par les craintes d’une nouvelle crise des « gilets jaunes ». En octobre 2018, des manifestations ont été déclenchées par une « taxe écologique » sur les carburants décrétée par le gouvernement. Parfois, les « gilets jaunes » se réunissent à nouveau aux ronds-points pour protester contre la hausse des prix du carburant et du diesel. Le chef du parti d’extrême droite Les Républicains, Damien Abad, a reproché au président d’avoir acheté la paix sociale. « Gouverner, ce n’est pas faire des chèques sans provision, c’est chercher une solution permanente », prévient Abad.

La candidate à la présidentielle Marine Le Pen a déclaré que l’indemnisation n’était pas la réponse au besoin de nombreux Français de payer leurs factures. Le Pen a demandé que la taxe sur la valeur ajoutée sur les carburants, le gaz et le pétrole soit définitivement abaissée à 5,5%. Le parti de gauche La France Insoumise (LFI) considère le paiement unique comme une diversion politique. « La compensation de l’inflation n’a aucun effet sur la hausse des prix des carburants », a déploré le député LFI Eric Coquerel.

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Les Verts sont furieux des « paiements ponctuels improvisés ». Le secrétaire général du Parti européen de l’environnement Ecologie Les Verts, Julien Bayou, a critiqué « les solutions qui arrivent trop tard et n’augmentent pas la dépendance à l’automobile à moyen terme ». La candidate perdante des Verts à la présidentielle, Sandrine Rousseau, s’est moquée du tract du Premier ministre : « 100 euros et un Mars ! Sous le hashtag du même nom, des dizaines de milliers de Français ont exprimé leur frustration sur Twitter quant à la façon dont le gouvernement tentait de l’acheter. avec une récompense unique.

Le leader du cercle politique libéral « Objectif France », Rafik Smati, s’est fâché contre « des monstres technocratiques qui distribuent généreusement l’argent des contribuables pour permettre aux citoyens de payer leurs impôts ». Depuis quarante ans, la France a relevé le défi avec le décret numérique du « Pays des Pères ». La France est de plus en plus protégée, a déclaré Smati.

Lob de François Hollande

En revanche, l’ancien président socialiste François Hollande a fait l’éloge. Sa taille présente « les avantages de la simplicité, de l’efficacité et de la clarté ». Le leader du groupe gouvernemental La République en marche, Christophe Castaner, s’est également montré enthousiasmé par « l’action rapide et efficace par laquelle le pouvoir d’achat de la France a été préservé ».

Pour le président Macron, le paiement unique est un revirement radical. Il y a cinq ans, il a fait campagne en tant qu’« anti-Père Noël ». Il a prêché que l’État avait fait trop de promesses dans le passé qu’il ne pouvait pas tenir, oui, il a exhorté la France à ne pas toujours chercher une solution avec l’État. C’est pourquoi il veut utiliser son slogan « nouvel État » pour renforcer les initiatives privées et démanteler l’État-providence. Il a violé ses résolutions pour la première fois dans la crise des « gilets jaunes ». La pandémie de coronavirus a tellement ébranlé sa foi qu’il veut « se réinventer ». On dirait maintenant qu’il est revenu sur l’idée de son parrain de longue date François Hollande – qu’il a trahi en 2016.

Lazare Abraham

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