Interventions d’Emmanuel Macron, Président de la République française, à l’occasion de la visite du Président de la République de Colombie, Iván Duque – Communiqué de la Présidence de la République (Paris, 03.11.2021)

Seul le discours prononcé est valable

Femme et homme :

Je suis très heureux d’avoir le Président de la Colombie, Ivan Duque, à Paris aujourd’hui. Cher Ivan, merci beaucoup d’être ici aujourd’hui.

La France et la Colombie sont des pays amis depuis de nombreuses années et je sais que les deux entretiennent des échanges réguliers et partagent des ambitions depuis un certain temps, même pendant cette crise sanitaire. Je remercie Monsieur le Président d’être ici aujourd’hui et d’avoir décidé de poursuivre son séjour en Europe avec une escale à Paris après avoir participé à la COP26. Nous avons eu l’occasion d’en parler plusieurs fois, et pour être précis, à la COP26, nous avons travaillé côte à côte, et d’ici je veux vous remercier pour l’initiative qui a été lancée hier avec la France, avec La France. Nous avons la même ambition. Son pays s’est engagé sur son objectif de neutralité carbone d’ici 2050 et, à travers l’AFD et Expertise France, la France a aidé la Colombie à définir cette stratégie. Nous continuons d’avancer ensemble et, à cet égard, je voudrais souligner, parmi tant d’autres, deux initiatives importantes.

La première est que la Colombie et la France ont défendu l’Initiative IPAC au sein de l’OCDE, qui est essentielle pour générer de la transparence et de la responsabilité. Ensemble, nous avons préconisé des réformes qui permettraient à l’OCDE de cette COP d’évaluer les programmes nationaux avec une méthodologie indépendante et de s’assurer que les engagements portent leurs fruits. J’apprécie que nous ayons pu travailler ensemble sur cette question.

Le deuxième, c’est tout le travail que nos deux pays ont fait dans le domaine de la déforestation. En 2019, en lien avec l’Assemblée générale des Nations Unies, nous avons lancé conjointement une initiative très puissante, alors que l’Amazonie était en feu, pour lutter contre la déforestation et promouvoir des politiques ambitieuses. La COP, à travers des initiatives fortes, va nous permettre d’avancer sur cette question et d’augmenter nos rendements et nos financements. Nous avons beaucoup accompli grâce à des initiatives conjointes. Cet engagement commun envers l’environnement reflète notre engagement commun envers le multilatéralisme et nos valeurs fondamentales. Ce sont ces mêmes attachements que nous favorisons également pendant la crise sanitaire. La France, à travers des mécanismes appropriés, a fourni des doses de vaccins et a soutenu la Colombie sur les questions de santé liées aux vaccins. Nous continuerons à le faire et, dans un instant, nous parlerons des problèmes de santé et de la production de vaccins en Colombie, ainsi que de la coopération technologique et industrielle dans le secteur de la santé, ce qui est très important.

Nous prévoyons également d’aborder la question de la paix, ce que je veux dire clairement lorsque je parle de nos valeurs fondamentales et de notre adhésion à celles-ci. Le processus de paix en Colombie est absolument fondamental, cinq ans seulement après la signature de l’accord de paix entre le gouvernement colombien et les FARC. La France a soutenu ce processus depuis le début, malgré les défis, et salue les progrès récents dans la création de 16 sièges au Parlement réservés aux victimes du conflit et l’extension du mandat de la Commission vérité. Cette importante institution, avec la Juridiction spéciale pour la paix, est le témoignage d’un pays qui sait dépasser son passé et se projeter dans l’avenir. Et je veux aussi rappeler ici que, dans ce cadre, la France continue de soutenir pleinement la pleine mise en œuvre du traité et, à cet égard, je remercie le Président, pour ce qui a été fait en ce sens.

Nous parlerons également d’autres questions fondamentales pour la Colombie, comme le développement inclusif, à une époque où vous souffrez l’arrivée quotidienne de nombreux migrants et réfugiés – des Vénézuéliens, entre autres – dans votre région. Et je ne peux m’empêcher de saluer la politique d’ouverture et d’accueil de votre pays à cet égard, concrétisée par la création d’une loi intérimaire de 10 ans pour permettre aux Vénézuéliens de vivre, de travailler et de recevoir des soins médicaux en Colombie. La France souhaite continuer à contribuer à cet effort et, dans ce cadre, nous augmentons notre aide humanitaire depuis 2018.

Nous discuterons également de nombreuses autres questions bilatérales. J’ai évoqué les enjeux de santé, mais nous parlerons aussi d’enjeux économiques et commerciaux et de nos nouvelles perspectives sur les énergies renouvelables, la recherche et l’innovation. Nous traiterons également de la situation régionale, bien sûr, comme nous le faisons toujours, et je sais que vous êtes très préoccupé par la situation au Venezuela et les mesures à prendre à cet égard. La France continuera à se mobiliser dans cette situation. En fait, avec nos partenaires européens, nous continuons à soutenir les forces démocratiques du Venezuela dans leurs efforts pour réaliser des élections libres et transparentes, sans lesquelles il ne peut y avoir de sortie de crise. Il s’agit d’une question urgente, compte tenu de la situation humanitaire. Et nous voulons continuer à collaborer avec tous les pays de la région pour aller dans cette direction vers la paix et la transition démocratique. Voilà donc quelques-unes des questions dont nous discuterons avec le président. Mais, vraiment, je veux célébrer ici un ami de la France et des valeurs démocratiques, ami de la paix, du développement économique et climatique et de l’ambition numérique, dans son pays et dans toute la région. Alors merci, Monsieur le Président, d’être avec nous à Paris aujourd’hui.

Lazare Abraham

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