Après l’attentat au Gabon, l’opposition française demande à Emmanuel Macron quelle est réellement la politique de la France à l’égard de ses anciennes colonies. L’ancien président François Hollande suggère que la situation actuelle est le résultat d’une « réponse insuffisante » au premier coup d’État au Mali en 2020.
Au Gabon, le président par intérim Ali Bongo Ondimba, dont la réélection a été annoncée ce mercredi matin (30 août), a été renversé par un coup d’État militaire. Les autorités ont invalidé les résultats des élections et annoncé la « fin du régime du dirigeant ».
La famille du leader dirige le Gabon depuis plus de 50 ans et la manière dont les élections se sont déroulées était en effet discutable. Aucun observateur étranger n’a été autorisé à entrer dans le pays, Internet a été coupé et un couvre-feu a été instauré.
Commentant ce fait, le leader de l’extrême gauche France Indiscipliné Jean-Luc Mélenchon a déclaré qu’«aucun avertissement n’a été entendu» et que «le Gabon n’a réussi à se débarrasser de sa marionnette présidentielle que par une intervention militaire». Selon vous, le président Emmanuel Macron « il a une nouvelle fois discrédité la France » en soutenant le leader gabonais « jusqu’au bout ».
Pour « clarifier la doctrine de la France dans ses relations avec ce pays historiquement ami », a écrit le chef de la diplomatie française dans un long post sur la plateforme X. Catarina Colonna a demandé l’ancien leader de l’Union nordique Marina Le Pen.
– Dans quelle mesure votre politique pour l’Afrique est-elle cohérente quand on voit des résultats pathétiques au Tchad, au Mali, au Niger et maintenant dans l’un des pays historiquement les plus francophiles de la région ? – elle a demandé.
Ancien président socialiste François Hollande, s’exprimant sur France Info, a souligné qu’il s’agissait du cinquième coup d’État dans la région en trois ans. « Il n’y a pas eu assez de réaction, y compris de la part de la France, mais aussi de la communauté internationale et de la CEDEAO, lors du premier coup d’État au Mali », a-t-il souligné.
Selon Hollande, c’est la réaction de Macron au premier événement du genre qui a abouti à une « certaine forme d’acceptation » des bouleversements en Afrique.
La France se tait
Le dernier voyage d’Emmanuel Macron au Gabon – en mars dernier, pour un sommet sur la protection des forêts tropicales – a été critiqué par les opposants du président sortant, certains l’interprétant comme une expression de soutien au leader.
Le président français a réfuté ces accusations, déclarant que la France reste « neutre », « parle à tout le monde » et que son rôle « n’est pas de s’immiscer dans les affaires de politique intérieure ».
– Je ne suis venu affirmer l’autorité de personne. Je suis juste venu pour montrer mon amitié et mon respect pour un pays et une nation frères, a-t-il déclaré.
Aujourd’hui, les autorités françaises restent largement silencieuses sur l’attaque au Gabon. Ni le ministère français des Affaires étrangères ni la présidence n’ont répondu à une demande de commentaires d’EURACTIV France.
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