Président français Emmanuel Macron : – Paweł Adamowicz a vécu et est mort pour les valeurs européennes

Paweł Adamowicz et Emmanuel Macron

FO. Grzegorz Mehring / www.gdansk.pl / Soazig de la Moissonnière / DILA-La Documentation française

La 147e session plénière du Comité pour la Région européenne s’est tenue les 1er et 2 décembre à Bruxelles. Le président de la République française, Emmanuel Macron, a rencontré en ligne des représentants régionaux de différents pays de la communauté. À compter du 1er janvier 2022, la France présidera l’Union européenne pendant six mois.

Au cours des délibérations, la figure du président Gdańsk Paweł Adamowicz qui a été tué en 2019 a été rappelée. Le président français s’est également référé à lui.

Le prix que vous choisissez de décerner à sa mémoire signifie beaucoup pour nous tous, pour nous Européens et Français, et je tiens à vous en remercier. C’est synonyme de lutte contre la discrimination, l’intolérance et la haine, mais aussi de promotion de la liberté.

– a déclaré Emmanuel Macron et a ajouté :

Je suis heureux de pouvoir aujourd’hui discuter avec vous des valeurs sur lesquelles l’Union européenne a été fondée. Parce que le respect de la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’État de droit et le respect des droits de l’homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités, sont très importants pour notre Europe. Dans l’architecture de nos valeurs, nos lois, elles sont au cœur. Nous, Européens, savons que la démocratie, l’État de droit et la protection des droits fondamentaux ne sont jamais tenus pour acquis. Nous savons aussi qu’ils forment une unité indissociable. Nous ne pouvons pas choisir certains de ces droits ou choisir certaines valeurs européennes qui nous conviennent et oublier le reste. C’est pourquoi Paweł Adamowicz a vécu pour ces valeurs, et pour ces valeurs, malheureusement, Paweł Adamowicz est décédé.

Emmanuel Macron s'exprimant en ligne lors d'une session du Comité régional

Emmanuel Macron s’exprimant en ligne lors d’une session du Comité régional

zdj. Union européenne / Giedrė Daugėlaitė

Le Comité de l’Espace européen (CdR) est la voix des villes et territoires de l’Union européenne (UE). Il représente les autorités locales et régionales dans toute l’Union européenne et conseille sur les nouvelles lois affectant les villes et les territoires (70 % de toute la législation de l’UE).

Le CdR est une assemblée politique composée de 329 membres et 329 successeurs de tous les pays de l’Union européenne (y compris différents groupes politiques et sous la direction du président) qui ont été élus au niveau local ou régional (par exemple, maires ou présidents régionaux). Ils se réunissent six fois par an à Bruxelles pour discuter de leur point de vue sur la législation proposée et convenir d’une résolution sur l’action future de l’UE.

Président de la France sur les priorités de la Présidence française de l’UE :

Défense de l’Etat de droit :

– Tout d’abord, je veux vous rappeler l’importance de défendre l’État de droit. La primauté du droit n’est pas un concept abstrait. Elle est même très spécifique, déterminée par nos textes. C’est une communauté politique fondée sur la justice, la liberté et l’égalité. Il vous dit quelle est la loi et qui l’a fait. Il dit qui juge et au nom de qui. Et il assigne un devoir à toute loi, un contrepoids à toute autorité. Et au-dessus de cet édifice se trouve la protection de nos libertés fondamentales. C’est l’état de droit.


À propos de « de l’argent pour la primauté du droit » :

– Pour faire respecter la loi par tous, nous avons besoin d’une justice indépendante et impartiale dans laquelle les conditions de nomination, de révocation et surtout d’exercice des fonctions soient libres de toute pression. Nous avons également besoin d’autorités non corrompues, de mécanismes de contrôle et d’équilibre actifs et – et j’y reviendrai – de médias libres et pluralistes. Maintenir ces principes requiert une grande détermination, la capacité de ne pas faire de compromis lorsque des choses importantes sont en jeu. C’est pourquoi nous nous équipons de nouveaux instruments, notamment financiers. Je veux dire des mécanismes d’exigences fondés sur l’État de droit, mais aussi des exigences incluant le respect de la Charte des droits fondamentaux de l’UE.

Ils soutiennent les procédures existantes telles que celles fondées sur l’art. 7 Traité de l’Union européenne. Cela a du mérite, en termes de violation des valeurs fondamentales et d’ouvrir la voie à des rapports d’étape réguliers pouvant conduire à des sanctions politiques.

Comme nous le savons, ces éléments sont critiques et seront à l’honneur dans les semaines et les mois à venir car ces concepts sont remis en cause dans plusieurs États membres et leur efficacité est actuellement remise en question. Il est de notre responsabilité de mettre en place tous les mécanismes pour assurer le plein rétablissement de ces droits, de ces principes et de ces freins et contrepoids.

147e session plénière du Comité régional européen.  A l'écran (à droite) Emmanuel Macron, à côté d'Apostolos Tzitzikostas, président du Comité pour la Région Europe

147e session plénière du Comité régional européen. A l’écran (à droite) Emmanuel Macron, à côté d’Apostolos Tzitzikostas, président du Comité pour la Région Europe

zdj. Union européenne / Giedrė Daugėlaitė

Prend en charge l’indépendance des médias :

– Troisièmement, la survie de la démocratie nécessite des médias indépendants. Qu’est-ce que ça veut dire? Là aussi cela nous semble clair, et d’ailleurs notre expérience, notre cheminement démocratique font qu’il est désormais presque surprenant que des responsables politiques puissent parler de ce que devraient être les médias car nous avons acquis une maturité collective pour que moins de politiques soient impliqués dans les médias. la vie, mieux c’est, car cela signifie que la vie est libre, libre de toute distraction, de toute pression. Mais aujourd’hui, il faut revenir à l’essentiel, car ils sont aussi menacés de la déstabilisation que j’évoquais. Avoir des médias indépendants signifie que les lignes éditoriales ne peuvent pas et ne sont pas dictées par le financement. Deuxièmement, cet accès à l’information ne doit pas être sauvegardé sur les médias les plus fiables. Enfin, chaque journaliste doit pouvoir exercer son travail sans menaces, sans accusations abusives et même sans agressions physiques. Cet impératif se traduira par deux initiatives majeures d’ici 2022. La première portera sur les accusations malveillantes, la seconde sur le Media Freedom Act. Ce texte viendra compléter notre panoplie d’instruments pour promouvoir l’indépendance des médias et le fonctionnement des cadres de gouvernance et de financement des structures médiatiques. Durant la Présidence française, la liberté des médias sera également au cœur d’un événement qui vise à stimuler la réflexion des journalistes, mais aussi des universitaires et des intellectuels, pour poursuivre ce combat et l’actualiser sur les nouvelles menaces hybrides et déstabilisatrices que nous subissons et qui résultent parfois de nos actions, des décideurs politiques européens, malheureusement, ou de pressions étrangères et non européennes.

Lazare Abraham

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