Un élève de Lyon, en France, a été renvoyé chez lui après les cours pour s’être présenté à l’école portant un vêtement traditionnel japonais – un kimono.
Un élève de 15 ans est arrivé à l’école dans un kimono informel « ouvert », portant un t-shirt classique et un jean en dessous. Le directeur a décidé de la renvoyer chez elle, invoquant la loi de 2004 qui interdit l’utilisation de symboles religieux, entre autres, dans les établissements d’enseignement. Le directeur a pris cette décision bien que l’étudiant ait affirmé que le kimono n’était pas un attribut représentant des opinions religieuses, a rapporté mercredi Al Jazeera.
L’avocat des droits de l’homme Nabil Boudi envisage de déposer une plainte auprès du tribunal concernant cet incident. Il a déclaré mercredi à Al Jazeera que le directeur n’avait pas accepté les traductions de l’étudiant. « Absolument sans recourir à des préjugés discriminatoires, au sens de la loi du 15 mars 2004, le simple usage d’un kimono ne permet pas de déterminer une prétendue manifestation d’appartenance religieuse », a précisé Boudi. Il a ajouté : « Les actes de discrimination commis par des fonctionnaires sont punis par le droit pénal ».
Les symboles religieux sont strictement interdits dans les écoles publiques françaises depuis le XIXe siècle et, sous la Troisième République, des réglementations ont été introduites pour éliminer les influences catholiques traditionnelles de l’enseignement public. Les écoles publiques françaises n’autorisent pas l’utilisation de croix visibles. Il est également interdit aux étudiants de porter la kippa juive et, en 2004, la France a interdit le port du foulard musulman dans les écoles. En 2010, une interdiction de se couvrir le visage dans les lieux publics a été introduite, ce qui a indigné de nombreux membres de cette communauté musulmane multimillionnaire.
La dernière mesure prise par le gouvernement français concernant les vêtements étudiants a été l’interdiction, le mois dernier, de l’abaya, une robe longue et ample portée par certaines femmes musulmanes. Selon les autorités, il a également violé les principes de laïcité dans l’éducation. La décision a été saluée par la droite, mais la gauche radicale a estimé qu’il s’agissait d’une violation des libertés civiles, a rapporté la télévision qatarienne.
Dans le cadre de cette nouvelle politique, les écoles publiques françaises ont renvoyé des dizaines de filles chez elles lundi, premier jour de l’année scolaire, pour avoir refusé de retirer leurs abayas. Selon le ministre de l’Éducation Gabriel Attal, bravant l’interdiction de porter des vêtements considérés comme des symboles religieux, près de 300 filles se sont présentées dans la matinée en abaya. La plupart ont accepté de retirer leur uniforme, mais 67 ont refusé et ont été renvoyés chez eux.
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Al Jazeera. avec/kresy.pl
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