France. Les commentateurs commencent à parler de la renaissance de Marine Le Pen

L’enthousiasme des participants au Rassemblement national (RN, ex-Front), ainsi que les sondages qui indiquent que lors des élections européennes de 2019 le RN sera à égalité avec LREM du président français Emmanuel Macron, font parler d’une relance par Marine Le Pen.

La présidente du Conseil national a attaqué Macron dans le discours de dimanche, mais surtout, affirmant que « l’Union n’est pas l’Europe », elle a développé, ce qui est nouveau, sa propre vision d’une « Europe des nations ». Les commentateurs attribuent ce changement au succès des « partis frères » du RN dans d’autres pays.

Le commentateur du plus grand quotidien français « Ouest-France » a considéré que l’avantage de Le Pen était son renoncement au rejet de l’euro et son annonce de « créer une nouvelle Europe de l’intérieur ». La présidente du Conseil de surveillance « se recommande ainsi aux électeurs du Parti Les Républicains (LR), attachés à l’idée européenne, mais exigeant une ligne dure sur l’immigration ». Et ce qui attire les souverainistes, c’est qu’il les qualifie de « vrais Européens », écrit Carine Janin.

Ce concept est perçu par les héritiers du parti gaulliste, que LR considère comme reprenant l’idée d’une Europe des nations, « qui était si chère au Général », commente Charles Sapin dans « le Figaro ». .

« L’Europe donne des ailes à Marine Le Pen », a-t-il titré hebdomadaire Reportage « Le Point » de la réunion du Conseil de surveillance, qui met en avant le changement d’humeur des militants et sympathisants, « visible dans les sourires et les ovations enthousiastes », de très mauvaise humeur « depuis que leur chef a perdu le débat avec Emmanuel Macron ». avant le deuxième tour des élections présidentielles de l’année dernière.

Lucie Soullier écrit dans le quotidien « le Monde » sur la « puissante vague populiste en Europe » sur laquelle « Marine Le Pen surfe parce qu’elle gagne des voix pour son parti ». L’éditorialiste cite les résultats du dernier sondage, indiquant que le Conseil national peut espérer aux élections européennes de mai pratiquement le même résultat (21%) que celui de la République présidentielle de mars (LREM) – 21,5%.

Selon Soullier, cela permet à la leader du RN de poursuivre un « double objectif électoral » : en France, il s’agit de ravir la première place à Macron, et au Parlement européen, « de créer, avec ses +alliés+, une majorité eurosceptique ». .

Selon Jérôme Fourquet, directeur du département opinion à l’institut Ifop, la vitalité des partis européens que Marine Le Pen qualifie de « fraternels » lui permet de « montrer que, contrairement à ce qu’on prétend depuis si longtemps, ce n’est pas le cas ». seule, mais qu’elle était l’avant-garde du mouvement, qui devint une force puissante en Europe.

« Même si elle avait raison, elle a eu raison très tôt, et en politique tout dépend du bon lieu et du bon moment », a déclaré Alexandre Devecchio, directeur du « Figaro Vox », supplément du Figaro dédié aux opinions et débats. lors d’un débat télévisé.

Le publiciste a expliqué qu’en 2014, lors des précédentes élections européennes, Le Pen était le leader incontesté des eurosceptiques européens. Aujourd’hui, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini l’ont privée de ce leadership.

Dans le Figaro de lundi, Charles Sapin cite « un excellent expert du Parlement européen » qui prédit que « tout au long de la campagne électorale (du Parlement européen), le jeu se jouera entre les partisans de la reconstruction de l’Europe, menés par Macron, et les populistes, menés par Orban. » A ce jeu-là, Marine Le Pen est loin derrière et doit chasser Salvini, estime cet expert anonyme en éducation physique.

Sapin souligne que malgré le changement de nom du parti, « l’Assemblée n’a pu rassembler personne », car lors du meeting de dimanche à Fréjus (Côte d’Azur), aucun représentant des autres partis n’était présent, même ceux qui avaient déjà proclamé le nécessité d’une alliance avec Marine Le Pen.

« Le Monde » ne partage pas cet avis, écrivant que la présidente du RN n’a pas de véritable rivale dans son domaine d’activité, tant au sein de son parti qu’au sein du chef de LR, Laurent Wauquiez, qui tente de la concurrencer.

Josée Perreault

"Introverti certifié. Fanatique d'Internet dévoué. Troublemaker subtilement charmant. Penseur."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *