France solitaire ? L’Union européenne a une position claire sur la Chine

Après la visite en Chine, le président Emmanuel Macron a de nouveau suscité l’inquiétude des alliés occidentaux en critiquant la politique américaine, en réclamant « l’autonomie stratégique de l’Europe » et en déclarant que le conflit entre la Chine et Taïwan « ne serait pas le nôtre » ; le président français a renforcé la position de la Chine avec sa visite, ont évalué mardi des médias français et des experts en politique internationale.

« Après les déclarations +mort cérébrale+ de l’OTAN de Macron en 2019, puis les tentatives de dialogue stratégique avec la Russie sans aucune consultation avec les partenaires européens, le président français a une fois de plus provoqué une irritation généralisée aux États-Unis et chez ses alliés », écrit le quotidien « Le Monde » mardi. , décrivant la visite du président Macron en Chine et l’interview qu’il a accordée à Politico dans l’avion revenant de ce pays.

L’entretien a été autorisé par le palais de l’Élysée ; Des parties en ont été coupées. sur la politique envers Taïwan, a rapporté Politico dans le texte de la conversation avec le président français, dans laquelle Macron a pris ses distances avec le conflit Chine-Taïwan.

« Les propos de Macron ont suscité des commentaires critiques – d’autant plus que des responsables chinois ont lancé un exercice de grande envergure à Taïwan pour protester contre la visite aux États-Unis de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, reçue le 5 avril par le président de la Chambre des représentants. , Kevin McCarthy.”, rapporte France24 TV.

Selon Mujtaby Rahman, analyste à l’Institut européen de la London School of Economics, « le moment est regrettable. sera perçu comme un geste de concessions à Pékin et un feu vert à l’agression chinoise », a conclu l’expert.

Les inquiétudes après la visite du président en Chine se font sentir à Taïwan, rapporte Le Monde. « La France et l’Europe risquent d’abandonner des valeurs fondamentales au profit des relations avec la Chine », écrit le quotidien, citant un analyste taïwanais. C’est le pire moment possible pour envoyer un signal d’indifférence à Taïwan.

Le Monde pointe le mécontentement de Washington face à la visite de Macron en Chine. « Le ton de ses déclarations a choqué les experts et de nombreux responsables », note le quotidien. Il semble que « Macron se déresponsabilise en accusant le gouvernement Biden d’accroître les tensions avec la Chine », écrit Le Monde.

« Le président Macron a fait preuve d’un leadership fort, en particulier en Afrique. Cependant, lorsqu’il s’agit de la Chine et de la Russie, il s’engage dans une position de faiblesse et ne comprend vraiment pas ce que la Russie et la Chine réservent à la planète », a déclaré le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, cité par des médias français. BFMTV.

Selon l’eurodéputé et socialiste français Raphaël Glucksmann, les propos de Macron « auront un impact durable sur la crédibilité de la France en Europe ».

« La France, bien sûr, n’a pas les mêmes intérêts que les États-Unis ; pourquoi ne pas simplement lui rappeler que nous avons intérêt à maintenir la stabilité dans le détroit de Taiwan ? », s’interroge sur Twitter Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique.

« Les propos de Macron sont très nocifs pour la politique française », estime le politologue et sinologue à Sciences Po Lyon, Stéphane Corcuff. « Ces déclarations sont dévastatrices car la seule chose qui peut empêcher la Chine d’attaquer Taiwan, c’est s’ils savent que nous serons là pour y répondre », a-t-il déclaré.

« Macron a réussi à transformer une visite en Chine en une opération de communication pour Xi et en un désastre diplomatique pour l’Europe », a déclaré le député allemand de la CDU Norbert Roettgen. « Avec son concept de souveraineté – qu’il définit par opposition aux Etats-Unis plutôt qu’en partenariat – il s’isole de plus en plus en Europe », estime Roettgen, cité par les médias français.

« Il y a une spirale dangereuse d’escroqueries inutiles entre la Chine et les États-Unis, et les Européens ne doivent pas y contribuer », déclare Jean-Marie Guehenno, ancien diplomate et professeur à l’université de Columbia. « L’affirmation, comme Macron, que la crise à Taïwan ne serait pas la nôtre est une erreur », conclut l’expert.

De Paris, Katarzyna Stańko

Alaire Boivin

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