La France fixe la mise en service de sa nouvelle centrale nucléaire d’ici 2035

Paris – Le gouvernement français, qui entend construire un nouveau réacteur nucléaire pour rénover le parc actuel qui génère environ 70 % de l’électricité du pays, estime que le premier pourra être opérationnel en 2035-2037. Le calendrier a été proposé hier par la secrétaire d’État à la Transition écologique, Bérangère Abba, qui en débat avec les sénateurs sur la sûreté nucléaire a laissé entendre que l’exécutif envisageait de présenter prochainement le premier projet de construction, en 2024.

Abba a souligné que la compagnie nationale d’électricité EDF a remis à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un rapport sur les critères de sûreté des réacteurs qui sera une évolution de celui en cours d’achèvement à la centrale de Flamanville, sur la côte normande, du type EPR (European Pressurized réacteur), et le premier à avoir reçu le feu vert.

La période de construction de l’EPR de Flamanville a connu des retards continus – s’accumulant sur 14 ans et la mise en service n’est attendue qu’en 2024 -. De plus, le coût a doublé, passant des 3 400 millions d’euros initialement budgétisés aux près de 20 000 millions désormais calculés.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé début novembre son intention de construire un nouveau réacteur atomique, pour accompagner le développement des énergies renouvelables, en réponse aux besoins de la transition énergétique, qui a suscité une réponse importante au niveau international.

Depuis, on espérait qu’il déterminerait ses intentions, mais la gestion de la crise du coronavirus, avec l’émergence d’une nouvelle variante, a remplacé la priorité du chef de l’État. Macron, qui doit faire face aux élections présidentielles et législatives d’avril et de juin, a également fait du bruit avec sa dure attaque anti-vaccin, qui a en fait lancé un nouveau cycle électoral dans la nation gauloise.

De son côté, la compagnie nationale d’électricité EDF a proposé à l’État français – son actionnaire principal, avec une participation de 84 % – de construire six réacteurs EPR de nouvelle génération pour un coût estimé à 50 000 millions d’euros. Le PDG de l’entreprise, Jean-Bernard Lévy, a demandé mardi dernier au gouvernement Macron de se prononcer sur son engagement dans la rénovation du parc nucléaire.

L’Europe et l’énergie nucléaire Cette mise à jour de la centrale électrique française pourrait bénéficier d’une proposition controversée de la Commission européenne (CE) d’inclure l’énergie nucléaire, ainsi que le gaz, dans une taxonomie énergétique « verte » avec les énergies renouvelables. Avec cela, il cherche, entre autres, à orienter les investissements vers la transition énergétique, justement l’horizon fixé par Macron.

Les plans de la Commission européenne se sont heurtés cette semaine au rejet explicite de l’ancien Premier ministre italien Enrico Letta, chef de la principale formation progressiste du pays, le Parti démocrate (PD), qui a critiqué le fait que l’investissement dans l’énergie nucléaire puisse être considéré comme durable.

« Nous n’aimons pas le projet de taxonomie verte proposé par la Commission européenne. L’inclusion de l’énergie nucléaire à notre avis est complètement erronée. Le gaz n’est pas l’avenir, il ne doit être envisagé que dans la logique de la transition vers une véritable énergie renouvelable », Letta a écrit sur les réseaux sociaux.

Lazare Abraham

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