La France. L’intelligence : un rôle central au CNRLT

par Giuseppe Gagliano

Longtemps marginalisé, rôle Coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (Cnrlt) La France prend un poids sans précédent dans la communauté du renseignement. Le titulaire du poste, l’ancien ministre de l’Intérieur Laurent Nunez, a récemment décroché un rôle décisif du Premier ministre Jean Castex devant des ministères capricieux, habitués à traiter de manière indépendante. Le Castex a publié une circulaire détaillant la nouvelle attribution de Laurent Nunez, acquise au cours d’un difficile rapport de force : il devenait impératif de mettre en place une coordination entre les agences de renseignement. Le CNRLT peut en effet transmettre des instructions de l’Elysée, non seulement au chef du service de renseignement, mais aussi au ministre chargé du service. Le premier lié reste le ministère des Armées, ainsi que le service placé sous sa tutelle, la DGSE.
Depuis 2017 et depuis l’élection d’Emmanuel Macron, diverses agences ont continué à traiter les questions de renseignement par des canaux dirigés vers l’Elysée, se concertant avec le CNRLT uniquement pour les questions de coordination. Cependant, la circulaire précise et précise les lignes de responsabilité du CNRLT non seulement pour la coordination des agences, mais plus généralement pour la politique de renseignement. Le Premier ministre, tout en insistant sur l’articulation interministérielle de la politique de renseignement menée par le CNRLT sous l’autorité de Matignon, a étendu la prérogative de Laurent Nunez. Le CNRLT coordonne désormais tous les aspects liés au renseignement et à la lutte contre le terrorisme. Par ailleurs, le CNRLT sera par la suite associé à des initiatives de coopération internationale, jusqu’à présent confié aux initiatives de ses tutelles et ministères. De même, son bureau se concentre sur les questions juridiques, en particulier les demandes de modifications législatives.
Dernier point : le CNRLT devra désormais également coordonner les communications de service, habituées à avoir une trop grande autonomie en la matière. Bien entendu, l’un des objectifs de cette réforme est de pouvoir contrôler politiquement le travail des institutions, renforçant ainsi la prérogative de l’exécutif. Deuxièmement, Macron veut éviter d’être la cible d’attaques telles que celles liées à la fuite Macron, dans l’espoir de les anticiper. Sur le papier, il semble que des réformes visent à optimiser l’information et l’efficacité opérationnelle. Mais en réalité il est tout à fait possible, comme le montre l’histoire de réformes similaires en Europe, d’accroître le rapport de force entre les services envieux et leur autonomie.

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Lazare Abraham

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