La République centrafricaine était la sphère d’influence de la France. La Russie joue désormais le rôle principal

En Centrafrique, où trois journalistes russes ont été tués, les sphères d’influence ont changé ces derniers mois : la Russie remplace la France et le rôle principal dans ce processus est joué par des sociétés mercenaires russes, écrit vendredi « Novaya Gazeta ».

Selon le journal, une telle conclusion peut être tirée sur la base d’informations contenues dans des sources ouvertes françaises et du RŚA. Faisant référence à ces informations, « Novaya Gzieta » rapporte qu’il est le conseiller personnel du président du RŚA Faustin Archange Touadéra c’est un droit Valéry Zakharov.

Le journal attire l’attention sur le moment où la France a mis fin en 2016 à une opération militaire de trois ans appelée Sangaris en RCA, même si les autorités centrales de ce pays africain ne contrôlaient toujours pas une partie significative du territoire. Le président français de l’époque, François Hollande, a déclaré que la menace de désintégration de la RCA avait été écartée et que Paris transférait la responsabilité à la communauté internationale et aux autorités de Bangui. Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, a assuré que la France serait toujours en mesure d’intervenir si nécessaire, ses forces menant une opération au Tchad voisin.

« Personne n’aurait pu s’attendre à ce qu’une force extérieure envahisse l’éternelle « zone d’intérêts » française », note Novaïa Gazeta. Il ajoute que cette conviction était si forte que la France ne s’est pas opposée à la décision du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a accepté que la Russie transfère un lot d’armes à l’armée centrafricaine et y envoie 200 instructeurs. Le 26 janvier, un avion équipé d’armes russes est arrivé à Bangui et à ce moment-là, il y avait déjà des instructeurs russes dans le pays.

Le président du RŚA a été « obligé de se tourner vers la Russie par crainte insignifiante pour sa propre vie », car il a conclu que la France n’avait ni la force ni la volonté de l’aider à reprendre le contrôle du pays, écrit « Novaya Gazeta », citant les évaluations des experts français. L’expert de l’Afrique Thomas Dietrich affirme que les instructeurs russes étaient des « mercenaires d’entreprises militaires privées », dont une unité appelée par les médias – du nom du surnom du commandant – le groupe Wagner.

Le même expert affirme qu’« aucune décision importante n’est prise au palais du président de la RŚA sans Zakharov ». « Novaya Gazeta » rapporte que le 14 juillet Zakharov a tenté d’organiser une réunion des dirigeants des groupes insurgés avec des représentants du gouvernement officiel de la RCA et que les Russes ont préparé un projet d’accord de paix. Par ailleurs – ajoute le quotidien – « selon les données (du site Internet) Le Tchad Anthropus, en avril, au lieu des +200 instructeurs russes autorisés+, il y en avait déjà 1.400 au RŚA ».

Dietrich, dont l’opinion est citée par Novaya Gazeta, estime que les sociétés militaires privées russes opèrent « avec le soutien financier de la Chine ». Selon lui, ils ont pris le contrôle de l’exploration des gisements de diamants dans la région de Berberati.

Une partie importante de l’article de « Novaya Gazeta » est consacrée à la description des actions de la France en RCA, son ancienne colonie, qui possède des gisements d’or et de diamants.

Citant l’opinion de Dietrich exprimée dans « L’Opinion », le quotidien russe écrit que « les autorités françaises ne seront pas absolument opposées au renversement du président de la RCA, désormais sous contrôle total de Moscou ».

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Henri Jordan

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