L’auteur du texte explique que depuis avril la situation énergétique en Allemagne a radicalement changé. Aujourd’hui, le pays importe plus d’énergie qu’il n’en exporte à l’étranger, le Danemark et la France étant les principales sources d’énergie importée. L’électricité de la centrale nucléaire transfrontalière de Cattenom joue un rôle particulièrement important dans la sauvegarde du système électrique allemand.

L’homme politique allemand Jens Spahn, de la CDU, a déclaré dans une interview au journal que, depuis le début de la crise énergétique, la coalition au pouvoir a minimisé le problème du manque de capacité de production. « Sans le nucléaire français, nous serions coincés », dit-il.

Les critiques viennent aussi de la coalition elle-même. L’expert en énergie du FDP, Michael Kruse, a déclaré que « la transition énergétique des Verts s’appuie fortement sur l’énergie nucléaire de la France ».

Une telle situation était-elle prévisible ? Nous l’avons décrit le 17 avril sur Energetyka24.com. « Dimanche matin (soit le 16 avril 2023), le secteur énergétique allemand a dû se tourner vers le nucléaire depuis la France. Malgré une faible demande à 4h du matin, l’écart de capacité était de 3%. Cela s’est reproduit le même jour, quelques heures plus tard. A 8h du matin, 2% de la demande d’électricité de l’Allemagne était satisfaite par le nucléaire français. Ce jour-là, la Pologne exportait également son énergie vers l’ouest. Les Allemands pro-environnement se sont sauvés grâce à l’électricité des centrales au charbon les plus émettrices de carbone. (…) Les recherches menées par le centre d’analyse McKinsey indiquent que le problème du manque d’énergie en Allemagne ne sera pas ponctuel. Il est prévu que, dans un proche avenir, le pays aura du mal à fournir suffisamment d’énergie pendant les périodes de pointe de la demande.