Le représentant de l’épiscopat français, Dom Pierre d’Ornellas, prévient que se joindre à l’appel à ajouter le droit à l’avortement dans la Constitution ne résoudra pas le problème, mais servira seulement à mettre fin au débat sur ce sujet.
Rappelons que le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’avant fin 2023, un projet de loi constitutionnelle garantissant le « droit à l’avortement » dans la constitution française serait transmis au Conseil d’État et présenté au gouvernement. Macron a ajouté que d’ici 2024, la liberté des femmes d’avorter « deviendra irréversible ».
L’affaire a été commentée par Dom Pierre d’Ornellas, métropolite de Rennes, en tant que représentant de l’épiscopat français. Il a souligné que « la France a un problème avec l’avortement » car, contrairement à d’autres pays européens, les cas de décès d’enfants à naître sont de plus en plus nombreux. Notons que, comme le rapporte França24, citant les données gouvernementales, pas moins de 234 mille avortements ont été pratiqués en 2022. femmes.
« Mais au lieu de traiter le problème susmentionné, nous essayons de mettre fin au débat sur cette question en dogmatisant l’avortement et en l’introduisant dans la Constitution », a déclaré l’archevêque, commentant les activités pro-avortement de Macron.
Mgr d’Ornellas a prévenu que si le projet était effectivement approuvé, cela signifierait la fin de toute discussion sur la question. Il a souligné qu’actuellement en France, une grossesse sur cinq se termine par un avortement et que les débats ne peuvent s’appuyer que sur les paradigmes de « la vie privée » et de « l’autonomie des femmes ». L’archevêque a souligné que la réalité est différente et que les recherches montrent que l’avortement résulte souvent de déterminismes sociaux, comme la pauvreté.
« Oui, c’est un problème sérieux. Je ne sais pas ce que cela signifie pour la société d’inclure le droit à l’avortement dans la constitution. Nous serions pratiquement le seul pays au monde à inscrire un tel droit dans sa constitution. Nous sommes le seul pays d’Europe où le nombre d’avortements augmente chaque année. Il est deux fois plus élevé qu’en Allemagne et je ne crois pas que l’inclusion de la liberté d’accès à l’avortement dans la Constitution élimine le fait qu’il s’agit toujours d’une tragédie », a souligné Mgr d’Ornellas.
« Alors, que faisons-nous de cette tragédie ? Comment allons-nous en parler ? L’inscription de ce droit dans la Constitution garantit-elle la liberté d’expression sur l’avortement ? Garantissez-vous la possibilité d’un débat sur ce sujet délicat ? Garantit-elle une clause de conscience aux médecins ou infirmiers qui refusent de participer à un avortement ou qui, après avoir écouté quelqu’un qui envisage d’avorter, conseillent dans le plus grand respect de leur liberté de ne pas avorter, en proposant une alternative ? L’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution permettra-t-elle une véritable liberté d’expression et permettra-t-elle un débat sérieux dans notre société ou dans un établissement de santé ? J’ai de sérieux doutes, d’où mes inquiétudes », a déclaré le hiérarque.
« Je suis préoccupé par le risque de porter atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de débat sur un sujet aussi grave ! », a souligné l’archevêque de Rennes.
La décision du président français s’inscrit dans la continuité des travaux entamés par la chambre basse du Parlement, en réponse à l’arrêt de la Cour suprême américaine de juin 2022, révoquant le soi-disant « droit » constitutionnel à l’avortement. En novembre dernier, l’Assemblée nationale a voté massivement en faveur du projet de loi visant à inscrire le « droit à l’interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution.
À son tour, en mars de cette année, Macron a promis que la Constitution française serait amendée et que des dispositions favorables à l’avortement y seraient incluses. Comme il l’a déclaré, ce serait une « expression universelle de solidarité avec les femmes dont le droit à l’avortement a été violé ».
Rappelons qu’Emmanuel Macron avait appelé début 2022 les députés européens à ajouter le « droit à l’avortement » à la Charte européenne des droits fondamentaux. Certains médias ont souligné que la déclaration de Macron intervenait un jour après que la maltaise Roberta Metsola, connue entre autres, soit devenue la nouvelle présidente du Parlement européen. en tant qu’opposant déclaré à l’avortement.
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KAÏ/ opoka.org.pl / Kresy.pl
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