Il faut également répondre aux doutes des eurosceptiques [OPINIA]

Récupérer de l’argent auprès du KPO est bien entendu l’un des premiers objectifs de Tusk et de nombreux indices laissent penser que cela peut être réalisé rapidement. Et nous ne sommes qu’à un pas de reconnaître qu’en Europe, nous avons retrouvé la place qui nous revient à la table commune, que nous respirons différemment et que la Pologne est passée en quelques semaines du statut de paria à celui d’élève de premier plan. En fait, débloquer le KPO et potentiellement le Fonds de cohésion pourrait nous amener plus ou moins là où se trouvait le courant dominant européen il y a environ deux ans, mais c’est mieux que rien. Cependant, le chemin pour reconstruire une position durable au sein de l’UE sera beaucoup plus long et cela ne vaut pas la peine de jeter tout ce qui est associé au PiS dans le cadre de changements fondamentaux.

Un exemple en est le transfert du portefeuille ministériel chargé des affaires européennes du ministère des Affaires étrangères directement au cabinet du Premier ministre. Le paysage politique européen devient de plus en plus compliqué et le fait que le chef du gouvernement garde directement le ministre des Affaires européennes à ses côtés pourrait apporter plus d’avantages dans la gestion des relations avec l’UE que de renvoyer ce portefeuille à l’Avenida Szucha. Le deuxième élément apporté par le gouvernement PiS, quels que soient les postes de Premier ministre, de chef du ministère des Affaires étrangères et de ministre des Affaires européennes, a été la coopération régionale. Certes, c’est souvent une façade, mais cela ne veut pas dire que le concept en lui-même était mauvais. Malgré tous les sortilèges, la Pologne n’est aujourd’hui pas au même niveau que des pays comme l’Allemagne, la France ou l’Italie. Nous ne deviendrons pas un acteur majeur au sein de l’UE si nous n’avons pas le soutien des pays de la région – crucial à l’ère des réformes institutionnelles, des modifications probables des traités et de l’expansion des « 27 » à un plus grand nombre de pays. Le PO, dans l’opposition, a suggéré que le PiS essayait de créer une alternative à la coopération avec l’UE en soutenant le V4, l’Initiative des Trois Mers ou les Neuf de Bucarest, et seulement l’accueil positif de l’Initiative des Trois Mers et du B9 par les États-Unis. L’administration Trump et Biden a montré que l’orientation des actions du PiS n’était pas toujours alignée sur le mauvais, mais que la mise en œuvre et le langage de la diplomatie étaient erronés.

Et c’est dans ces deux derniers domaines qu’une remise à zéro complète doit avoir lieu. Les insultes envers les partenaires de l’UE, l’utilisation des mots « allemand » ou « allemand » comme insultes directes, la menace constante d’opposer son veto aux décisions ultérieures et l’intransigeance doivent appartenir au passé. Les tons paternalistes, les réprimandes et les leçons de la part des dirigeants politiques et étatiques en position de paria ne peuvent que provoquer le rire ou la pitié. Outre le style diplomatique, l’agence polonaise à Bruxelles doit également changer. À l’exception du renforcement du système fiscal et de la lutte contre les paradis fiscaux, la Pologne n’a avancé aucune véritable idée pour améliorer le fonctionnement de l’UE. C’est absolument inacceptable dans l’un des plus grands pays du continent, et chaque mois de notre passivité prive la Pologne non seulement de sa capacité d’action, mais aussi de son sérieux sur la scène internationale.

Henri Jordan

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