La France dans le feu des manifestations. Les protestations des agriculteurs se propagent à travers le pays

Que demandent les agriculteurs ?

Les agriculteurs français réclament une simplification des démarches administratives, s’opposent au « Green Deal » européen, qui vise principalement à réduire l’usage des pesticides, réclament baisse des prix du diesel pour les tracteurs et la pleine application de la loi obligeant les producteurs et les supermarchés à payer des prix plus élevés pour les produits agricoles.

Manifestations des agriculteurs a commencé il y a une semaine à Occitanie et au cours des jours suivants, ils se sont propagés à d’autres régions de l’ouest et du nord de la France. Elle a été bloquée, entre autres : l’autoroute A7 près de la Drôme en région Auvergne-Rhône-Alpes et l’autoroute A62 près d’Agen en Nouvelle-Aquitaine et l’A16 près de Beauvais dans le nord du pays.

Mercredi à Agen, dans le sud-ouest, des manifestants ont lancé des bottes de paille sur un restaurant McDonald’s, bloqué l’autoroute A62 et menacé d’enfoncer les grilles de la préfecture, déjà couvertes d’urine mardi.

200 tracteurs bloquent le contournement de Bordeaux reliant Paris à l’Espagne. Cet itinéraire est emprunté quotidiennement par 85 000 à 140 000 véhicules, dont 6 000 à 18 000 camions.

Colonne de tracteurs

Le convoi d’environ 70 tracteurs a quitté le Vaucluse mercredi matin et a emprunté l’autoroute A7, auquel s’est ajouté au fil du temps de plus en plus d’exploitants de tracteurs. Les manifestants ont ensuite bloqué l’autoroute dans les deux sens à proximité de Montélimar.

Non loin de là, sur la route nationale n. Le 7 décembre, un groupe de manifestants a intercepté un camion espagnol transportant des légumes surgelés et a déversé son contenu sur la route.

En Bretagne, dans les Hauts-de-France et en Occitanie, les barrages routiers continuent de perturber la circulation sur les autoroutes et les routes nationales. En Normandie, des éleveurs ont bloqué une usine d’hermine. La préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes a à son tour appelé la collectivité locale à « mettre de côté toutes les routes » et à « passer au travail à distance », avertissant que l’A47 à Givors, l’A49 entre Valence et Grenoble, l’A71 , A75 et A89 à Clermont-Ferrand seront bloquées.

A Toulouse, mercredi matin, une « opération escargot » a eu lieu de l’aéroport au centre-ville, et des chauffeurs de taxi ont rejoint les agriculteurs. Plusieurs ronds-points et routes ont été bloqués.

En Gironde, les agriculteurs locaux ont observé une minute de silence à la mémoire de deux personnes décédées lors des manifestations de mardi. Il s’agissait d’une agricultrice de 35 ans qui est décédée lorsqu’une voiture a percuté une foule de manifestants. Son mari et sa fille adolescente ont été grièvement blessés dans l’accident et sont décédés à l’hôpital mardi soir.

Ce n’est pas la fin de la manifestation

Les agriculteurs prévoient également d’organiser de nouvelles manifestations, notamment dans l’Aisne et le Pas-de-Calais. Selon la préfecture locale, « l’accès aux différentes plates-formes traversant la Manche risque d’être perturbé », à savoir le tunnel sous la Manche et le port desservant les navires à destination de l’Angleterre.

A la demande des autorités des organisations agricoles, les barrages n’ont pas encore atteint Paris, même si après avoir bloqué l’autoroute A16 dans l’Oise, les manifestants ont déjà atteint les portes de la capitale française et certains y ont passé la dernière nuit.

Les négociations avec le gouvernement français sont dans l’impasse

Comme l’écrit l’AFP, les négociations entre les organisations agricoles et le gouvernement français sont actuellement dans une impasse. Le président de l’association FNSEA, Arnaud Rousseau, a prévenu mercredi que « d’ici vendredi, près de 85 départements seront concernés par les opérations » et que le but des manifestations est d’obliger le gouvernement à répondre rapidement aux revendications des agriculteurs.

Mercredi matin, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, a seulement déclaré que les autorités n’avaient pas l’intention d’empêcher les blocus agricoles car « ils sont organisés dans un cadre légal ».

Thévenot a ensuite assuré que le gouvernement « a entendu le cri des agriculteurs et prendra de nouvelles décisions dans les prochains jours ». « Les agriculteurs nous font appel (…), nous l’avons entendu. Il y a urgence à répondre aux revendications de ce secteur. Le pouvoir exécutif est déterminé à protéger le modèle agricole français pour que les agriculteurs puissent vivre dignement de leur travail », a déclaré la porte-parole. (PAP)

Charles Lambert

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