Des offres d’emploi généreuses mais « prématurément matures » pour les réfugiés ukrainiens.

L’annonce est magnifique : le groupe Transdev, qui exploite 170 réseaux de transport en France, propose aux Ukrainiens réfugiés en France au moins 1000 places pour chauffeurs ou mécaniciens de bus. Les initiatives se multiplient dans ce sens.

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« Les offres des employeurs vont de un à plusieurs milliers d’emplois partout en France et couvrent toute une palette de métiers, de l’opérateur d’usine au poste de conseiller commercial. résume Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et aux engagements commerciaux, qui anime le portail « Les entreprises s’engagent » (1).

C’est sur ce site que le ministère du Travail a ouvert le 17 mars une fiche sur l’accueil des réfugiés ukrainiens. Depuis que la Russie a commencé la guerre le 24 février, près de 30 000 personnes sont venues d’Ukraine en France (au 24 mars). Le dispositif de protection temporaire qu’ils utilisent leur permet de s’inscrire à Pôle Emploi et de travailler.

Obstacles à l’emploi

« Les entreprises ont une volonté indéniable de se mobiliser sur ce sujet, et c’est une bonne nouvelle. » accueille Didier Leschi, chef de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Cependant, il est surpris « Une forme d’entreprise galopante et une entreprise française. En effet, 80% des déplacés en France sont des femmes et des enfants. Leur priorité est de trouver la paix avant qu’ils ne retournent en Ukraine dès que possible. « 

Pour Didier Leschi, cela passe par l’intégration économique des Ukrainiens « presque ». « Cela reviendrait à intégrer l’idée d’un long séjour en France, ce qui signifie vaincre leur pays. Il y a un pas psychologique qu’ils ne sont pas prêts à franchir tout de suite. ajoute, identification des barrières liées à la langue, aux compétences et à de nombreux problèmes préliminaires qui doivent être résolus avant de pouvoir s’attaquer à l’emploi : accès au logement, à la garde d’enfants, etc.

Anticiper les besoins

Les acteurs qui se mobilisent se disent conscients de la complexité de la situation et de sa part d’incertitude. « Les personnes qui ont fui un pays déchiré par la guerre n’ont pas nécessairement la priorité au travail. » apprécie ainsi le communiqué de la Fédération des sociétés d’insertion (FEI), qui propose 10 000 emplois sur l’ensemble du territoire (brigade, entretien des espaces verts, etc.). « Il ne s’agit pas de forcer quelqu’un déclare la vice-présidente Céline Courtois, mais nous pensons que le travail est un moyen d’intégration quelle que soit la durée de séjour en France. Nous voulons être en mesure de répondre à ces demandes. « 

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La prospective est aussi une stratégie déclarée par les ministères concernés. « Tous les Ukrainiens de France ne sont pas projetés de la même façon, rencontre Thibuta Guiluya. Certains nous sollicitent déjà pour un emploi et nous voulons être prêts à y répondre, à identifier toutes les opportunités en amont. «  Et en organisant la coordination entre les entreprises, Pôle emploi et les ministères (notamment travail, logement, affaires sociales). Sans oublier les cellules d’accueil gérées dans chaque préfecture. Avec priorité logique : « Nous allons renforcer l’offre publique existante d’enseignement des langues, c’est une attente forte des entreprises », décrit Thibaut Guiluy.

Compétences internes

Certains prônent déjà une certaine pratique. « En plus de notre expérience dans l’accompagnement social, nous accompagnons les réfugiés depuis cinq à six ans », explique Céline Courtois à la FEI. A cela s’ajoutent des centres internes d’enseignement du français langue étrangère, des stages de formation et d’intégration, etc. Les hébergements et les places d’accueil sont gérés par des partenariats locaux (centres sociaux, mairies, etc.).

Transdev travaillera avec des ONG pour établir des contacts avec les réfugiés ukrainiens. Édouard Hénaut, Directeur Général du Groupe pour la France, après avoir appris le français et plusieurs mois de formation pratique « Ces personnes peuvent être intégrées à nos effectifs en douze à vingt-quatre mois. »

Henri Jordan

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